Voici le dernier projet livré hier, une commode ancienne que j’ai restaurée.
La commode était au départ plutot en bon état. En effet, les premières constatations n’ont fait apparaitre que quelques décollements de placage, et aussi quelques manques (des parties de placage se sont décollées et ont été perdues).
En soulevant la commode pour l’emporter, nous avons constaté avec mon client qu’un des pieds arrière était cassé : Il est resté sur place !
Heureusement, la cassure était en fait due à un décollement du pied arrière au niveau de la structure du meuble. Il suffira donc de le recoller, sans doute en le renforçant par une fausse languette pour que le collage tienne mieux. Le précédent collage était effectué sur des surfaces assez faibles, et surtout entre un morceau de bois de fil et un de bois de bout, ce qui n’est jamais très efficace.
Une fois le collage fait, les premières étapes de la restauration ont été de décaper le vernis et nettoyer les zones où il faut remplacer le placage. Puis bien évidemment procéder aux recollages, à l’aide de la colle forte d’ébéniste. Cette colle traditionnelle, qui est un mélange de colle d’os, de colle de nerf et d’eau, a plusieurs avantages : En premier lieu, elle s’utilise chaude (on la fait fondre au bain marie), et elle durcit en refroidissant. ce qui en fait un procédé de collage réversible (ce qui est très important lors d’une restauration). Et en second lieu, c’est la colle qui était utilisée pour tout collage de meuble, avant l’invention des colles chimiques (notamment la colle vinylique). On reste donc dans l’esprit de la fabrication de ce meuble.
Ensuite, il s’agit de racler l’ensemble du meuble pour enlever le verni, lisser la surface (tout les endroits ou le placage est désafleuré). Puis on passe à la longue, mais indispensable étape du verni au tampon. Cette étape consiste à passer un verni à base de gomme laque, à l’aide d’un tampon imbibé d’alcool pur (95%).
La gomme laque est un matériau issu de la coque que forme certains insectes lors de leur transformation en nymphe, qui est purifée et dissoute dans l’alcool. En durcissant, ce verni laisse une surface très dure et très brillante, pour peu que l’on l’applique de manière adéquate.
Ci-dessous, une photo de 2 tiroirs, celui du bas est reverni, celui du haut en état initial… On voit bien l’importance du décapage qui permet de raviver la couleur des placages et de redécouvrir les décors.
Après quelques heures de travail, on obtient enfin la récompense tant attendue : Un glacis parfait du meuble, qui luit sous la lumière des lampes !